asser la croute à 4h00 du matin, comater comme une larve devant la télévision, ragoter pendant des heures, tomber follement amoureux, rire à s’en déboîter la mâchoire, pleurer à s’en faire fondre les yeux, gueuler comme une vache espagnole, piquer du nez dans le bus, faire des remake d’Alerte à Malibu sur la plage, baver sur des cookies maison fraîchement sortis du four, faire grincer les lattes du lit jusqu’au petit matin, enquiquiner inlassablement les voisins en faisant peur à leurs mômes, […] Tout ça, tu connais. C’est ton quotidien à Coffs Harbour. Père de famille, mère au foyer, ado boutonneux, bambin démoniaque, rasta octogénaire, ou même toi, gentil mignon étranger tout droit débarqué du fin fond de l’Irlande du nord, vous vous connaissez tous de près ou de loin. […] Tes voisins ? Ils n’ont même pas attendu dix minutes pour venir sonner à ta porte, corbeille de confitures dans les bras. Tes nouveaux collèges ? Ils te délivrent les derniers potins en date sans même ton avoir consentement. La belle blonde qui te fait de l’œil depuis ton arrivée ? C’est la sœur du cousin de l’oncle de ton nouveau facteur qui est lui-même le beau frère de la fille du frère de ton plombier. […] Bref, tu l’auras compris, tout le monde se côtoie plus ou moins ici. D’ailleurs, j’sais pas si t’as remarqué, mais tu verras toujours des bandes de lycéens traîner dans les rues en se marrant comme des débiles ; des femmes au foyer médisant sur la nouvelle compagne de l’électricien en traînant tranquillement la poussette de leur progéniture, des papis se faisant une bonne petite partie de pétanque ou encore des garnements jouant au ballon au beau milieu de la route. M’enfin, que veux-tu, c’est le charme de cette bonne vieille bourgade qui fait ça.