téoxanne elliot cobain

"avance les yeux ouverts, le cœur fermé"

VOTRE HISTOIRE.Je suis née il y a bientôt vingt-cinq ans dans une famille qui ne semblait pas normale pour certains. J'avais deux papas mais, pas de maman. Ce n'était pas un contexte familier habituel mais, pour moi, il était parfait pour y trouver le bonheur et se développer comme il le fallait. Si vous avez bien compris, mes deux papas étaient homosexuels et ce, depuis cinq ans, ils avaient en tête de devenir parents, de former une famille comme ils en avaient toujours rêvé. Ce fut donc au bout de cinq ans que je vins accomplir le rêve de deux magnifiques personnes. Au tout départ, ils étaient partis pour une adoption mais, la procédure était beaucoup trop longue pour ces deux impatients. Fort heureusement, une de leurs amies les plus proches se proposa pour les aider. Mère porteuse, c'est le rôle qu'elle allait jouer durant neuf mois, le temps de me porter dans son ventre. Ce fut Ethan, un de mes papas, qui fut chargé de copuler avec son amie pour qu'elle puisse tomber enceinte. Après de nombreuses tentatives, le test put enfin être positif et les voilà partis pour neuf mois d'attente. Lorsque je suis arrivée, je crois que j'ai fait le bonheur de pas mal de personnes. Déjà, mes papas étaient fous de joie de m'avoir dans leurs bras. Lorsque je regarde les photos de ma naissance, je vois des étincelles dans leurs yeux. Ils sont si fiers d'être enfin parents. Je fais le bonheur aussi de mes grands-parents qui commençaient à croire que jamais, ils n'auront des petits-enfants. Leur amie, celle qui m'a mis au monde, Diane, fut aussi heureuse de leur offrir ce cadeau. Je la vois encore très souvent puisqu'elle est restée une amie très proche de la famille mais, je ne l'ai jamais considéré comme ma maman. De son côté aussi, elle ne me considère pas comme sa fille, elle est seulement celle qui m'a mise au monde. J'ai donc grandi avec deux papas qui m'aimaient très fort et qui m'ont inculqué des valeurs que jamais je ne violerais. Lorsque j'atteins mes deux ans et que j'étais haute comme trois pommes, mes papas m'ont annoncé une nouvelle. J'allais être grande sœur et en plus, d'une petite fille. En effet, ils avaient de nouveau fait appel à Diane pour agrandir leur famille. Je me rappelle exactement de la réaction que j'ai eue à ce moment. « Mais papa, j'en veux pas de petite sœur. Elle va me voler tous mes jouets ! » Du haut de mes trois ans, je trépignais devant mon papa. Je pense que j'étais un peu jalouse de cette nouvelle arrivée dans la famille. « Tu vas l'aimer, j'en suis sur mon trésor. » « Je te crois papa mais, je veux choisir son prénom. », niveau négociation, j'étais déjà sacrément forte lorsque j'étais petite. « On va en discuter et tu lui choisiras un prénom, c'est promis mon cœur. » Mon papa avait raison depuis le début. Depuis que Joane est venue au monde, j'en suis complètement gaga. C'est ma petite sœur à moi et je ne m'imagine pas une seule seconde vivre sans elle. Joane est mon rayon de soleil, quoi que non, c'est mon soleil tout entier. Comme moi, elle est arrivée sur Terre grâce à une mère porteuse. La même que moi. Alors, on partage tout ensemble. La même mère porteuse et les mêmes papas. On n'a pas exactement le même sang par contre mais ça n'empêche que je l'aime de tout mon être. Elle est celle qui me donne le sourire chaque jour. Même encore aujourd'hui, nous sommes comme les cinq doigts de la main, sauf que nous sommes deux. Je pense que c'est le cadre dans lequel nous avons grandi qui nous rassemble autant aujourd'hui. On a traversé toutes les insultes, toutes les difficultés et les regards de certaines personnes. Nous incarnons la force et l'amour. Deux choses que nos pères nous ont inculqués lorsque nous étions enfants. Joane, c'est ma petite femme à moi. Je suis comme une armure sur laquelle il faut passer avant d'arriver à ma sœur. Joane, c'est ma meilleure amie mais c'est aussi ma petite sœur. On a que trois ans de différence, c'est pour ça qu'on s'est toujours aussi bien entendu. Elle est mon modèle, j'ai l'impression que tout ce qu'elle entreprend, elle le réussit. Bien sûr, il est déjà arrivé qu'elle et moi on se dispute, mais c'était souvent pour des broutilles et puis dix minutes plus tard, on était déjà dans les bras l'une de l'autre pour s'excuser de s'être énervées.

Lors de mon adolescence, je rencontre une personne qui comptera énormément dans ma vie. J'avais à peine quinze ans lorsque j'ai croisé son regard, je l'ai frôlé du bout de mes lèvres, j'en suis tombée amoureuse en un claquement de doigt. Il me fait rêver, il me fait sourire, il me fait vivre. Nous sommes très vite sortis ensemble. Après une rencontre dans un mariage d'amis communs, nous nous sommes revus encore et encore et au bout de deux semaines, nous avons officialisé notre relation. Je ne voyais que lui, je ne vivais que pour lui. Il était ma première histoire d'amour, ma première histoire sérieuse. Cette relation là, ce n'était pas juste un amour de vacances ou un amour pour passer le temps. Cet amour-là, il était vrai, il était pur. Je me rappelle des premières vacances que nous avons passé ensemble ou lorsque je l'ai présenté à ma famille. Oui, je l'aime et j'assume énormément cet amour pour lui. Zeekey a tout pour être l'homme parfait. Il est attentionné, marrant, doux, calme, protecteur. Et en plus de ça, il est vraiment très beau. Je suis une femme chanceuse. Durant quatre ans, il me donne l'impression d'être la plus heureuse femme au monde. Des promesses d'avenir commencent à former leur petite place dans notre couple. Nous emménageons ensemble dans mon petit appartement. L'avenir nous sourit, tout le monde croît en nous. Il me fait des promesses du genre « Je vais te rendre heureuse. On va se marier et former la plus belle des familles. » Et quand je vois mes amies qui tombent enceinte, moi aussi j'en rêve. Puis, tout a changé. Je ne pensais pas ça de lui. Je ne m'imaginais pas sans lui. Il a fauté, il a profité de mon absence pour s'en taper une autre. Il me dégoûte, j'ai envie de vomir quand je le vois. Ces promesses, toutes les choses qu'il m'a dites, je suis certaine qu'il les lui a dites à elle aussi. Sauf que moi, je ne lui ai pas ouvert mon entrejambe, je lui ai seulement ouvert mon cœur. Je lui ai confié ma vie, je pensais qu'il me passerait la bague au doigt. Qu'est-ce que je peux être conne quand même. Il s'est foutu de ma gueule et moi j'étais là, devant lui presque à lui dire « Vas-y, fais-moi mal, fais-moi pleurer toutes les larmes de mon corps, fais-moi regretter tout ce que je t'ai confié. » Lorsque je l'ai découvert en plein ébat avec cette blondasse exécrable, j'ai pris mes affaires et je suis partie. Je n'ai pas réfléchi, je lui ai dit de ne plus chercher à me revoir, je l'ai quitté tout simplement. Pourtant, un problème persiste depuis notre séparation. Je suis tombée folle amoureuse de ce garçon. La seule chose dont j'ai envie, c'est de le voir sourire, de l'entendre chanter comme une casserole ou encore de revoir la tête indignée qu'il fait quand je lui pique une frite dans son assiette. C'est affreux le mal qu'il m'a fait et l'amour que je ressens pour lui. Je me torture moi-même, je le sais. Je pourrais très bien lui pardonner mais, je n'y arrive pas malgré tout l'amour que je lui porte. En une soirée, seulement en quelques secondes, une relation forte et durable de presque cinq ans, venait d'être balayée d'un revers de la main. Je ne sais pas ce qui lui a pris par la suite, je n'ai pas tout compris. Je ne sais pas s'il voulait se punir de son geste mais il a décidé après ça de partir au front. Quand je l'ai appris, j'ai eu le choc de ma vie. Lui, l'amour de ma vie, celui qui m'avait apporté le sourire durant quatre ans, venait de mettre sa vie en péril pour servir le pays. C'est vrai, il m'avait fait du mal lorsque qu'il avait fauté mais je ne pensais pas souffrir encore plus avant d'apprendre son départ.

Il y a deux ans, j'ai rencontré un nouvel homme. Il avait tout de l'homme que je détestait et pourtant je suis tombé dans ses bras. Je pense que si je le détestais autant que je l'aimais, c'est parce que je le comparais tout le temps à Zeekey. Notre histoire n'était pas commune. Je ne sais pas pourquoi j'ai fini avec lui mais en tout cas, j'étais en couple avec. Je ne sais même pas si j'étais amoureuse, je ne me rappelle plus vraiment des sentiments que j'avais pour lui. Nous avons vécu, il faut l'avouer, plus de bas que de haut mais faute de ne pas trouver mieux sur le marché, je suis quand même resté avec lui. Je savais très bien que notre histoire ne mènerait à rien, j'en étais persuadé jusqu'à ce jour où, j'appris que ma vie allait changer à tout jamais. Ce matin-là, j'avais décidé de faire ce test qui, je le savais, pouvait changer notre vie à jamais. Sans surprise, le test était positif et il fallait que je prenne mon courage à deux mains pour annoncer à l'homme que j'aimais qu'il allait bientôt être papa. Je sais pas ce qui lui a pris, je n'ai pas compris sa réaction. Je me rappelle juste de la gifle qu'il m'a mis, des affaires qu'il a prit, de son adieu prononcé et de la porte claquée. Il m'avait laissé là, seule dans notre appartement avec bientôt un enfant à élever. Je lui avais pardonné, je pensais qu'on allait former la famille dont on rêver et il m'avait encore pris pour une conne. Ça fait quinze mois qu'il est partit et malgré tout ça, j'ai décidé de garder mon bébé. J'ai accouché d'une magnifique petite fille et ne croyez pas que je suis triste ou perdue, j'ai fait mon choix et je l'assume totalement. Malgré tout ce que l'amour m'a fait enduré, moi j'y crois encore. Je crois en la féérie et en la beauté de ce magnifique sentiment. Quand je me promène dans la rue et que je vois aux quatre coins de la ville des couples, jeunes ou vieux, qui s'embrassent et se disent des « Je t'aime. » à tout va, ça me fait tout simplement rêver. Lorsque j'étais enceinte, je ne vous raconte même pas quand je rencontrais des bébés, des enfants. Je m'imaginais déjà avec ma petite fille. Dès que j'ai su que je la portais en moi, je rêvais déjà de l'entendre m'appeler « Maman. » Moi, je ne l'ai pas dit dans mon enfance. Et même si je n'ai jamais été malheureuse auprès de mes deux pères, ce mot m'a manqué un moment. J'ai grandi entouré de différences et j'apprendrais à ma fille que ce sont les différences qui nous rassemblent. Je lui donnerai tout l'amour du monde parce qu'un enfant n'a besoin que de ça. Ils sont si innocents et pour moi, la vie, ce sont eux. L'avenir, ce sont eux aussi, voilà pourquoi, on ne doit en aucun cas leur faire du mal.

Onze mois, il y a onze mois je suis devenue pour la première fois maman. Ma magnifique petite fille, ma princesse, Leely-Rose, je l'aime comme c'est pas permis. Malheureusement, elle n'a pas de papa alors je suis obligé de jouer le rôle des deux. Ça ne me gêne pas, c'est le choix que j'ai fait auparavant et si le papa ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir une petite fille comme Leely alors tant pis pour lui. Moi, ma fille je l'aime et je l'assume peut importe ce qu'on puisse dire sur moi. Oui, je suis une maman célibataire mais ça ne veut pas dire que je suis malheureuse, bien au contraire. Je suis actuellement sans emploi et ce, depuis mon accouchement. Ce n'est pas facile d'élever seule une enfant et de travailler en même temps surtout quand l'argent n'est pas là pour payer une nounou. Mais, je me dis que j'ai le plus beau métier du monde, celui de maman. C'est un métier à temps plein et mon salaire, ce sont les sourires de Leely et c'est juste parfait. Je n'ai plus de nouvelles de son papa et je ne reçois même pas d'aide de sa part. Je n'en veux pas, je n'en réclamerai pas. Je ne veux pas commencer à perdre mon temps à l'attaquer pour une aide au lieu de prendre ce temps là pour Leely. Depuis, je n'ai pas retrouvé l'amour, je n'ai pas eu le temps de le chercher, je suis déjà bien assez occupé. Pourtant, il y a quelques jours, comme tous les soirs, je regardais les informations à la télévision et un reportage a été fait sur des militaires revenus au pays car ils étaient blessés. Je jurerai avoir reconnu Zeekey parmi ces militaires. Peut-être était-ce mon imaginaire qui me jouait des tours mais je suis sûr que c'est lui. Cinq ans sont passés mais il n'a pas changé d'un poil comme mon amour pour lui. Seul le temps pourra me confirmer ou m'infirmer ce que je pense avoir vu à la télévision. Mais depuis ce jour, mon cœur s'est remis à battre la chamade comme à l'époque du lycée.

et derrière tout ça: c'est moi.

Prénom, pseudo mzelletracy ✿ Age 18 ans ✿ Où avez-vous trouvé le forum? sur bazzart ✿ Un mot? youhouuuuuuuuuuu